Duvalier veut revenir au pouvoir

Être élu président de la République. Ce serait, selon Henri-Robert Sterlin, porte-parole de Jean-Claude Duvalier, l'ambition de l'ancien dictateur. Son retour à Port-au-Prince, dimanche, a coïncidé avec la date à laquelle aurait dû être organisé le deuxième tour de la présidentielle, qui avait été repoussé. « Il faut tout bouleverser pour qu'on annule les élections », réclame M. Sterlin. Duvalier pourrait alors se présenter, « et là, bingo ».

L'intéressé n'est pas aussi clair sur ses intentions, mais, à son arrivée, il avait déclaré être revenu « pour aider » son peuple un an après le tremblement de terre. Et un de ses avocats a précisé hier que l'ex-dictateur comptait rester à Haïti « pour toujours » et qu'il voulait « refaire de la politique ».

Mais pour le moment, c'est la justice qui rattrape Jean-Claude Duvalier. Détournement de fonds, corruption, violation systématique des droits de l'homme : les accusations sont multiples. Quatre plaintes ont été déposées contre lui, hier, dont une par la journaliste haïtienne Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon. Elle accuse l'ancien président d'Haïti de crimes contre l'humanité commis pendant sa dictature de quinze ans.

Au pouvoir à 19 ans

Arrivé au pouvoir à l'âge de 19 ans seulement, après la mort de son père François Duvalier en 1971, « Bébé Doc » se déclare président à vie. Il durcit les méthodes dès la fin des années 1970. Des milliers d'opposants sont tués ou torturés par ses milices, les « tontons Macoute »,

En 1985, les émeutes dans le pays le plus pauvre du continent américain se multiplient. Les manifestations violentes font des dizaines de morts et blessés. La révolte populaire parvient à chasser Duvalier du pouvoir en 1986. La France lui accorde l'asile, mais uniquement pour sept jours.

Aucun autre pays ne se montrant prêt à l'accueillir, Duvalier reste sur le sol français. Un château à Grasse, une villa près de Cannes : il commence à mener une vie luxueuse, même si son séjour en France n'est jamais légalisé. Mais des problèmes financiers le poussent à quitter la Côte d'Azur au bout de dix ans pour un trois-pièces à Paris.

Je suis prêt à parier que c'est le manque d'argent qui l'a forcé à rentrer au pays àun pareil moment!

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